Nous avons tous le besoin profondément ancré de certitude et de contrôle. Cela nous aide à croire que nous pouvons maîtriser notre destin. Hors nous sentir compétents développe notre bien-être. Nous sommes aussi rassurés car si nous sommes aux commandes, nous ne sommes pas soumis au pouvoir d’un autre.

Plusieurs études ont ainsi démontré que plus le besoin de contrôle est élevé chez les participants, plus ils se fixent des objectifs ambitieux et plus ils réussissent à les atteindre. Mais y a-t-il une limite ? La réponse est oui. Au-delà d’un certain seuil, le besoin de contrôle peut rendre malheureux.

Pourquoi l’obsession de tout contrôler rend malheureux ?

Avoir des objectifs dans la vie nous rend plus heureux certes. Mais le Professeur Robert Vallerand de l’Université du Québec à Montréal fait la différence entre poursuivre un objectif avec motivation et se soumettre à un objectif de façon obsessive, voire passionnelle. Les personnes ayant un fort besoin de contrôle souffrent davantage que les autres face à des situations qui ne leur conviennent pas. Leur pression artérielle par exemple augmente très significativement.

Leur capacité à prendre les bonnes décisions diminue également face au stress d’une situation incontrôlable. Ils vont prendre plus de risque ou devenir superstitieux pour se donner l’illusion de conserver le contrôle. Ce sont les personnes qui perdent plus d’argent aux jeux de hasard par exemple.

Le Professeur Vallerand et son équipe ont ainsi démontré que poursuivre un objectif en voulant tout contrôler et de façon obsessionnelle (comme vouloir absolument obtenir un poste en particulier) pousse à sacrifier non seulement sa santé physique et émotionnelle, mais aussi ses relations. Cette obsession du contrôle peut ainsi vous rendre plus malheureux.

Comment apprendre à lâcher-prise et se sentir plus heureux

Apprendre à apprécier l’incertitude par exemple. Mais comment ? Pour commencer, reconnaissons que l’incertitude pimente notre vie.

Et pourtant, même si notre instinct est convaincu, notre mental continue à s’en méfier. Des chercheurs américains ont ainsi imaginé offrir 1 dollar à des participants. Ils ont alors prévenu un groupe qu’ils connaîtraient la raison de ce cadeau juste après, alors qu’ils n’ont rien dit au 2ème groupe. Le 1er groupe s’est alors imaginé plus heureux (en anticipant connaître la raison du cadeau). Pourtant, à la fin, l’étude a démontré que c’est le 2ème groupe qui était le plus heureux (resté dans l’incertitude du pourquoi du cadeau). Todd Kashdan résume ainsi son étude : “Ce que nous imaginons nous rendre le plus heureux [ici la certitude et le contrôle] est souvent exactement le contraire de ce qui nous rend vraiment heureux.”

Garder le contrôle de ses choix pour accepter l’incertitude

Si l’incertitude est une des clés du bonheur, pourquoi y sommes-nous tant réfractaires ? C’est parce que l’incertitude, si elle augmente nos émotions positives quand la situation tourne à notre avantage, elle augmente aussi nos émotions négatives quand ça tourne mal.

Un autre élément important est le degré de contrôle perçu des éléments importants de notre vie. Si nous vivons dans une certaine sécurité sur les plans de la santé, des finances et des relations, nous serons plus ouverts à l’incertitude sur les autres plans. Et pour prendre le contrôle dans nos vies de ces éléments de base, il est bon de nous accorder du temps. Il est scientifiquement prouvé que la perception du temps qui file comme peau de chagrin est un frein majeur au bonheur.

Pour augmenter notre sentiment d’avoir le temps devant nous, il est bon de participer à des activités bénévoles et aussi de s’autoriser à ressentir un profond respect pour des personnes ou des éléments de notre environnement.

En reprenant le contrôle de sa vie, de ses choix, en arrêtant de se poser en victime ou en arrêtant de vouloir contrôler les autres, il est possible de s’ouvrir à l’incertitude et d’augmenter ainsi son niveau de bien-être.

Céline Simonnet Lafont – Guide du Bonheur au Travail

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