Chip Heath de l’université de Stanford a mené une étude à la Citibank. Les résultats montrent que les dirigeants de la banque surestiment l’importance que leurs employés accordent aux aspects financiers. A l’inverse, ils sous-estiment le rôle joué par l’intérêt du travail.
Les dirigeants pensent que les employés sont essentiellement motivés par l’argent ou la sécurité de l’emploi. Ils mettent donc l’accent sur les incitations financières. Comme les employés accordent plus d’importance à l’intérêt de leur travail, au désir d’apprendre de nouvelles compétences ou de contribuer à une organisation, tout le monde est perdant. La recherche de Heath montre que cette hypothèse largement répandue est fausse.
Accroître la motivation intrinsèque
Au cours des 25 dernières années, par exemple, le National Opinion Research Center de l’Université de Chicago a mené l’Enquête sociale générale, ou GSS, une étude qui, dans le cadre de sa mise au point, a examiné les questions de travail. L’enquête a demandé à un échantillon aléatoire d’ adultes américains de classer l’importance de cinq aspects de leur travail: un travail important qui donne un sentiment d’accomplissement, rémunération, sécurité, temps libre, des chances de promotion. En moyenne, les répondants ont classé comme plus important l’intérêt de leur travail par rapport à leur rémunération qui arrive en 3ème position. Mais quand on lui demande ce qui motive les autres, les trois quarts ont déclaré la rémunération comme 1er critère… Il n’est donc pas surprenant que les incitations financières soient devenues la norme dans les entreprises américaines et européennes.
Les gens apprécient bien évidemment les bonus, mais l’argent seul ne peut suffire à motiver les individus à s’engager davantage dans leur organisation. Les dirigeants surestiment l’importance des incitations financières. Pour accroître la motivation et donc l’engagement en entreprise, il faut travailler simultanément sur trois dimensions : la dimension matérielle mais également la reconnaissance personnelle (identitaire) et la dimension sociale (appartenance et connexion)