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Rappelons que la psychologie positive est une science qui se distingue des approches empiriques d’auto motivation comme la méthode Coué ou la pensée positive. Pourtant la recherche suggère que l’excès d’optimisme peut être préjudiciable dans certaines circonstances.
M. Seligman, « Pape » de la psychologie positive, avertit que l’optimisme « peut parfois nous empêcher de voir la réalité avec la clarté nécessaire. »
Seligman et le psychologue Derek Isaacowitz ont constaté que les pessimistes étaient moins sujets à la dépression que ne l’étaient les optimistes, après avoir connu des événements négatifs de la vie, comme la mort d’un ami. Les pessimistes avaient probablement passé plus de temps à se préparer mentalement en vue d’expériences désagréables.
Dans une étude publiée en 2009 par l’Université de Waterloo, la psychologue Joanne Wood et ses collègues ont constaté que pour les participants ayant une haute estime de soi, répéter une affirmation positive comme «Je suis une personne désirable » plusieurs fois, améliore légèrement leur humeur tout de suite après. Mais parmi ceux ayant une faible estime de soi, les affirmations positives se retournent contre eux, et entraîne une moins bonne humeur, leur rappelant combien ils passent « à côté » de leurs objectifs de vie.
Dans un article de 2000 de l’Université du Michigan, le psychologue Christopher Peterson, un des fondateurs du mouvement de la psychologie positive, distingue l’optimisme réaliste, qui espère le mieux, tout en restant alerte des menaces potentielles, de l’optimiste irréaliste, qui ne tient pas compte de telles menaces.
La pensée positive présente sûrement des avantages: elle peut nous encourager à prendre des risques nécessaires et à élargir nos horizons. Mais elle a aussi des inconvénients et ne peut pas s’adresser à tout le monde, en particulier à ceux pour qui l’inquiétude est un mécanismes naturel d’adaptation (coping) . Par ailleurs, la pensée positive peut être contre-productive si elle nous conduit à ignorer allègrement les dangers de la vie.
