Le Docteur Lahnna Catalino, chercheuse en psychiatrie à l’Université de Californie, San Francisco, étudie le rôle des émotions positives et la régulation des émotions dans la promotion du bien-être et de la santé physique. Plutôt de courir systématiquement après le bonheur (ce qui peut être contre productif et nous rendre plus malheureux) elle suggère d’organiser délibérément notre vie au jour le jour, de sorte qu’elle contienne des situations qui provoquent naturellement des émotions positives. Exemples :
– Organiser le temps dans votre routine quotidienne pour faire des choses que vous aimez vraiment (ex: écrire, jardiner, ou être avec vos proches)
– Prendre conscience des conséquences émotionnelles positives des grandes décisions de la vie (comme prendre un nouvel emploi), et qui ont des implications dans les situations quotidiennes. Cette manière de « poursuivre » le bonheur de manière proactive vous met dans des situations qui déclenchent spontanément des émotions positives.
Pendant des années, le Doc Lahnna Catalino a étudié la « priorisation du positif », et par la recherche scientifique, elle a trouvé que cette approche va de pair avec la santé mentale optimale. Autrement dit, les personnes qui poursuivent le bonheur en cherchant des expériences agréables dans le cadre de leur vie quotidienne sont plus heureuses. À l’opposé, les personnes qui cherchent absolument à se sentir bien à chaque instant semblent être une « bonne recette » pour être malheureux à coup sûr!
Quelques conseils pratiques :
> Ne pas se fixer comme objectif de ressentir des émotions positives tout le temps. S’efforcer de connaître le bonheur ne signifie pas que vous devriez viser à ressentir de la joie, du contentement, de la gratitude, ou la paix (ou de toute autre « saveur » des émotions positives) à chaque seconde de la journée. Ceci est irréaliste, parce que la vie contient toujours des sources de tracas et de déception, et pour beaucoup, du stress chronique.
> Les émotions négatives résultant d’événements de vie négatifs, petits ou grands, sont naturels et nous aident à mieux nous comprendre nous-mêmes. Ils fournissent des informations essentielles sur ce que nous valorisons et sur ce qui peut-être nécessaire de changer dans nos vies. Par exemple, ressentir de l’inquiétude au sujet de votre santé physique peut réellement vous motiver à améliorer vos habitudes alimentaires.
> Cesser de vouloir se sentir heureux tout le temps encourage également une moindre conscience de soi. Cela peut être utile parce que beaucoup de nos expériences agréables, caractérisées par une absorption totale dans une activité (phénomène connu sous le nom de «flux»), sont conditionnées par un manque de conscience de soi.
> Réfléchir aux activités qui vous procurent de la joie ou du contentement. Cette expérience doit être hautement personnalisée. Pour certains, les activités qui stimulent leur bonheur peuvent être la préparation de repas élaborés ou assister à des conférences. Pour d’autres, ce peut être assister à un évènement sportif ou jouer avec ses enfants. Voici deux autres activités dont la recherche a montré qu’elle suscitaient des émotions positives chez la plupart des gens: être avec un être cher et faire quelque chose d’actif physiquement.
> Enfin, une fois que vous pensez à des activités, programmez-les dans votre semaine à venir. Pour vous assurer que vous les faites effectivement, envisager de transformer l’activité en une obligation sociale et à plusieurs reprises dans votre vie quotidienne (sans qu’elles prennent trop de temps)
La poursuite du bonheur n’est pas si facile. Si les gens se fixent des attentes irréalistes et y mettent trop d’attention, ils risquent de saboter leur quête. Mais cela ne signifie pas que vous deviez renoncer à essayer d’être heureux. Il peut être plus efficace d’ajuster votre « routine » quotidienne de sorte qu’elle comprenne des activités qui stimulent naturellement l’intérêt ou le contentement. La recherche du bonheur est un art délicat…soyez patient et bienveillant envers vous même.