Bartel & Saavedra, chercheurs à l’université du Michigan, ont trouvé que parmi plus de 70 équipes de travail dans diverses industries, il suffisait de deux heures de travail en commun pour que les individus finissent par partager leurs humeurs, que celles-ci soient bonnes ou mauvaises. Une de leurs études suivait les états d’âme au fil des semaines d’équipes d’infirmières et de comptables. Les chercheurs ont pu observé des courbes parallèles entre les individus d’un même groupe, soulignant le fait que les tracas du quotidien sont partagés au sein des équipes par tous ses membres. Les individus, et par conséquent les groupes, passent donc ensemble par la jalousie, l’angoisse, l’euphorie, etc. 

Si un manager est chargé de stress, d’anxiété et d’émotions négatives, il est alors fort probable que son état mental se propage comme un virus chez ses collaborateurs. La dose journalière d’énergie toxique d’un N+1 encouragera ses subordonnées à mettre à jour leur CV plutôt que leur to-do list. 

Lorsque nous sommes stressés, notre cerveau sécrète des hormones telles que le cortisol et l’adrénaline qui, dans le meilleur des scénarios, nous mobilisent pour gérer une situation d’urgence à court terme, mais dans le pire, créent un état de vigilance permanent. Dans ce cas, l’attention se réduit et se concentre sur la cause du stress et non plus sur la tâche à accomplir. Les centres exécutifs de notre cerveau habituellement dédiés à l’attention, la compréhension et l’apprentissage sont alors détournés afin de gérer le stress. 

Pour mieux réussir à gérer ses émotions, une des clés essentielles est l’auto-régulation.

Cette capacité nécessaire à l’intelligence émotionnelle permet à l’individu de récupérer plus rapidement après une situation stressante. Au niveau neuronal, cela permet de tranquilliser l’amygdale et d’autres circuits du stress, libérant ainsi les capacités des centres exécutifs de notre cerveau. L’attention devient agile et concentrée à nouveau, l’esprit flexible et le corps détendu. Pour cela, accordez-vous une session journalière de méditation de 10 à 15 min. Cela permettra de réinitialiser votre cerveau et vous serez moins souvent et moins facilement contaminé par les émotions négatives de vos collègues. Vous serez également en mesure de récupérer plus facilement et de développer votre résilience. Enfin, cette pratique régulière est accessible et aisée à mettre en place au bureau en fermant sa porte ou ses yeux.

Sachez aussi que la façon dont vous gérez vos émotions est dépendante de la manière dont vous focalisez votre attention. Choisissez de vous focaliser sur les opportunités et les choses positives pour maintenir une capacité de régulation optimale.

Quelques instructions simples à suivre :

  1. Trouvez un endroit tranquille pour quelques minutes où vous ne serez pas dérangé (ex : fermer la porte de votre bureau et couper votre téléphone).
  2. Asseyez-vous confortablement, le dos droit mais détendu.
  3. Concentrez votre attention sur votre respiration, restez attentif aux sensations de l’inspiration et de l’expiration.
  4. Ne jugez pas votre respiration et n’essayez pas de la contrôler ou de la modifier. 
  5. Prenez conscience de vos pensées, des sons et autres stimuli venant distraire votre esprit. Laissez-les aller et reconcentrez-vous sur votre respiration.

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