Scientifiques, religieux et poètes semblent d’accord pour dire que le pardon nous rend plus heureux, plus aimable et plus connecté socialement. Lorsque nous ne sommes plus obsédés par le désir de vengeance, nous sommes plus enclin à avancer dans nos vies.
Cependant, une nouvelle étude de l’université du Missouri suggère que certains hommes plus indulgents, sont en faits plus déprimés que ceux l’étant moins. En d’autres termes, le pouvoir de guérison du pardon est plus limité ou plus difficile à activer que ce que l’on pouvait préalablement penser.
L’étude a examiné plus de 1000 adultes américains agés de plus de 67 ans et majoritairement chrétiens. L’enquête mesurait leur santé mentale, leur habitudes de pardon et leurs sentiments d’être pardonnés par les autres.
Les hommes et les femmes qui ne sont pas pardonnés peuvent avoir des relations tendues avec les gens qu’ils ont blessés et peuvent éprouver de la culpabilité ou de la honte. Dans ce cas, l’auto-ressentiment peut être remplacé par de la compassion et de l’amour si l’on choisit de se pardonner soi-même. Ce pardon peut fournir un peu de paix si le pardon des autres n’a pas été accordé. Les hommes et femmes indulgents avec eux-mêmes ont montré des signes de dépression moins important que leurs pairs plus honteux.
Cependant, les hommes impardonnés qui acquittent régulièrement les autres étaient plus déprimés que les impardonnés refusant de donner leur pardon. Selon les auteurs, cette découverte inattendue s’explique par nos croyances culturelles : « Le pardon peut être considéré par certains hommes comme un comportement traditionnellement plus féminin. Par conséquent, pardonner ne correspondrait pas au rôle du genre masculin. » Le pardon peut donc induire un sentiment de vulnérabilité et de faiblesse chez certains hommes.
Cela signifie t-il que les hommes impardonnés ne devraient pas essayer de pratiquer le pardon ? « Pas nécessairement, explique Ermer, le processus de pardon n’est pas encore entièrement compris, plus de recherches seront nécessaires. »
Si la difficulté réside vraiment dans les attitudes culturelles sur le pardon et la masculinité, les hommes pourraient avoir un travail supplémentaire lors de la pratique du pardon. Cela peut inclure la contemplation d’exemples d’hommes puissants qui pardonnent ou la réflexion autour du pardon comme étant une force plutôt qu’une faiblesse. Quoiqu’il en soit, la première étape est sans nul doute celle de l’auto-pardon.