Cela ne vous aura pas échappé, les valeurs de bienveillance et d’optimisme sont à la mode. Cela aura peut-être le mérite de remettre au goût du jour le paradigme innovant et peu connu en France du « servant leadership » ou leadership serviteur.

La littérature scientifique traditionnelle reconnaît généralement 5 styles de leadership : autocratique, démocrate, laissez-faire, transactionnel et transformationnel. Mais d’autres styles de leadership présentent une alternative : charismatique (House, 1976), serviteur (Greenleaf, 1991) et authentique (George, 2003).

Le leader a deux fonctions originelles : faire avancer les choses et maintenir de bonnes relations dans un groupe. Pour réussir, il faut donc au leader vision et inspiration, mais aussi compassion et empathie.

« Pour vous gérer vous –mêmes, écoutez votre tête ; pour gérer les autres, écoutez votre cœur. » Eleanor Roosevelt

Ce leader qui choisit par conviction profonde de servir les autres

Intéressons-nous donc au leader serviteur, ce leader qui choisit par conviction profonde de servir les autres, plutôt que de les diriger. Il écoute, il encourage. Comme le précise Yves le Bihan, dans son livre « le leader positif », le leader serviteur se concentre principalement sur la croissance et le bien-être des personnes et leurs communautés. Il place les besoins des autres en premier, en s’affranchissant du système de management pyramidal, et les aide à se réaliser. Il se demande comment être le plus utile aux autres.

Eric Bellet, dans son article publié dans la revue Gestion, a aussi démontré que ces nouvelles pratiques de management ont le mérite d’être plus éthiques et plus satisfaisantes pour les collaborateurs tout en produisant de meilleures performances pour l’organisation.

Les 7 commandements du leader serviteur selon Greenleaf :

  1. Il écoutera de manière attentive ses collaborateurs pour comprendre leurs idées, leurs besoins et leurs soucis,
  2. Il agira de manière réfléchie pour aider à la recherche d’un consensus créatif,
  3. Il essaiera de trouver un équilibre entre des points de vue différents voire opposés,
  4. Il s’élèvera au-dessus de simples compromis afin de trouver une solution perçue comme juste, pertinente et compréhensible par le plus grand nombre,
  5. Il gèrera ses propres émotions quelles que soient les circonstances afin d’agir de manière éthique (par rapport aux normes définies par l’organisation),
  6. Il attachera une importance essentielle à la construction et au maintien d’un climat de confiance entre toutes les parties prenantes, par une véritable coopération et une transparence de l’information,
  7. Il adoptera un esprit d’humilité, de simplicité et de service envers toutes les personnes de l’organisation et en particulier vis-à-vis de ses collaborateurs afin de faciliter leurs tâches.

Les résistances au changement sont parfois encore nombreuses, mais de nombreux signaux politiques, économiques et médiatiques prouvent que notre société est enfin prête à relever le défi majeur qu’implique la mise en œuvre de ce nouveau modèle. Relevons ensemble cette tâche qui consiste à concilier éthique et pratiques managériales pour permettre une meilleure qualité de vie au travail et une performance durable de l’organisation.

Céline Simonnet Lafont

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