L’attention grandissante du grand public en général et des media en particulier pour la Mindfulness génère inévitablement son cortège de critiques et d’idées reçues.
Pour Ron Purser et David Loy du Huffington Post par exemple, les entreprises renvoient au salarié la responsabilité de son stress comme étant un problème d’ordre personnel qu’il lui incombe de résoudre en pratiquant la Mindfulness. La méditation est ainsi présentée comme le médicament idéal pour rester efficace et serein dans un environnement de travail potentiellement toxique.
Est-ce bien le rôle de l’entreprise d’interférer jusque dans les esprits de ses salariés ?
Les chercheurs ont exploré cette question lors de la conférence « Mindfulness & Well-Being at Work », organisée par « Greater Good Science Center » à l’UC Berkeley, USA. Comme le démontre Richard Davidson, l’un des premiers chercheurs à avoir étudié les effets de la méditation de pleine conscience, nos cerveaux sont en perpétuelle transformation, qu’on le veuille ou pas. La mindfulness permet d’avoir pleinement conscience de ces changements.
Les programmes d’intervention en entreprise basés sur la Mindfulness se multiplient dans le monde et l’IFLP en est l’un des précurseurs en France. Mais pour répondre aux exigences de rentabilité du temps de travail, le temps accordé aux salariés pour suivre ces programme se raccourcit comme peau de chagrin.
Pour les critiques de ce type de pratique en entreprise, le stress ne vient pas du salarié mais bien des conditions anxiogènes de l’environnement extérieur. La solution doit venir du changement de cet environnement et non d’une injonction de se changer soi-même.
Pourtant la méditation puise ses origines et sa force dans la conviction que c’est en se changeant soi-même qu’on devient capable de changer le monde. Elle ne se résume pas à une boite à outils anti-stress, mais c’est une ouverture vers un nouveau mode de vie.
La Mindfulness, nouveau « cheval de Troie » pour changer le monde de l’entreprise ?
Nous manquons de recul pour mesurer l’impact sur la réalité du monde du travail des formations en Mindfulness, mais ce qui est certain c’est que même si ce n’est pas un moyen de créer un environnement parfait, c’est tout de même un moyen qui a démontré scientifiquement des améliorations du bien-être des salariés, et c’est déjà pas mal.
Céline Simonnet Lafont
Merci pour cet excellent article. J’ai discuté avec des coachs qui eux aussi ont rencontré ce problème. On laisse la gestion du stress à l’individu alors que le responsable du department ou juste l’organisation sont aussi à la source du stress . Par exemple autour de l’utilisation des emails en dehors du temps de travail, source de stress et de tension (plus de temps de détente, on est joignable 100% du temps). Il me semble que faire intervenir de la sophrologie ou de la mindfulness au sein de l’entreprise doit être le début d’un dialogue avec les leaders de l’entreprise pour faire comprendre qu’on doit agir à tous les niveaux. L’impact bénéfique ne se fera sentir que si les pratiques de l’entreprise changent en parallèle. Mais aussi montrer l’aspect positif d’un management plus bienveillant. Quand à la fin des emails, tous les collaborateurs indiquent qu’ils n’y répondront pas entre 20h00 et 7h00 (politique de l’équipe) et que le management se tient à ces règles ( hors cas exceptionnels), c’est aussi le comité de direction qui améliore son cadre de travail.
Merci pour votre commentaire très pertinent. c’est la raison d’être de l’IFLP transformer les dirigeants en leaders positifs 🙂