Vous qui cherchez peut-être à encourager confiance et collaboration, regardez ce que les recherches sur la présence attentive apportent comme solution.
Rappelons que l’entrainement de l’esprit qu’est la pleine conscience (ou présence attentive) est un état de conscience accrue de nos émotions, pensées et environnements, accompagné d’un sentiment d’acceptation et de non-jugement.
Plusieurs études ont suggéré que la pratique de la pleine conscience peut réduire nos préjugés. Comment ? En diminuant nos préjugés cognitifs (erreurs automatiques et systématiques dans notre façon de penser), influençant nos jugements envers d’autres personnes. Et améliorer ainsi les relations sociales dans nos organisations. Voici les 3 mécanismes en œuvre :
1) La présence attentive nous aide à intégrer le contexte complet des comportements des gens
Les êtres humains ont une tendance naturelle à voir les actions des gens comme le reflet de traits de caractères stables plutôt que la conséquence de facteurs externes. Cette tendance à ignorer les circonstances est appelée le biais de la correspondance. Pratiquer la présence attentive permettrait de lutter contre cette tendance que nous avons tous. Dans une étude, les participants d’un groupe de pleine conscience étaient nettement moins susceptibles de tomber dans le piège du biais de la correspondance comparés aux groupes contrôle. Lorsque nous comprenons que quelqu’un peut agir d’une certaine manière en raison des pressions auxquelles il est confrontées ou des situations dans lesquelles il se trouve, et non de ses traits personnels, nous pourrions être plus empathiques et capables de dissiper les malentendus qui surgissent dans nos interactions sociales.
2) La présence attentive nous aide à diminuer notre biais de négativité
La plupart d’entre nous accordons plus d’attention et réagissons plus fortement aux événements négatifs qu’aux événements positifs de notre vie – un phénomène appelé le biais de négativité. Avoir un fort biais de négativité peut nous rendre plus prudent face aux dangers mais aussi déclencher la peur d’être socialement rejeté. La présence attentive peut nous aider à réguler notre réactivité émotionnelle face aux stimuli négatifs. Ainsi, dans une recherche, les personnes du groupe « mindfulness » montraient, via l’imagerie cérébrale, moins de réactivité face à des images négatives (montrant la souffrance) et plus de sentiments positifs face à des images agréables (photos de bébé), réduisant ainsi notre biais de négativité par une moindre activité de l’Amygdala (siège de notre réactivité émotionnelle).
3) la présence attentive nous aide à considérer autrui comme l’égal de nous
Le biais de positivité personnel, autre biais psychologique, nous incite à nous comparer socialement et nous voir de manière favorable, donc parfois de nous sentir supérieurs aux autres ou pas concernés par des reproches par exemple. La pratique de la pleine conscience peut nous aider à réduire ce biais de positivité personnel, augmenter notre conscience de nous-même et notre capacité d’empathie et d’attention envers les personnes différentes de nous. On voit l’utilité de cette pratique pour des professions à fort « biais de positivité personnel » comme les avocats ou les médecins.
La pratique de présence attentive impacterait donc notre bien-être social en réduisant les biais de correspondance, biais négatif et biais positif personnel. A nous d’essayer de les repérer !
Laurence, IFLP